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Mont Everest
Vue du mont Everest — Crédit photo : Thèmes Catch

Le Népal a refermé l’accès au mont Everest quand dans la 2ᵉ moitié d’octobre, un homme âgé de 80 ans a été testé positif au COVID, rapporte le NYT.

Katmandou est si polluée quand il y a de la circulation dans les rues, qu’on ne voit plus l’Himalaya. Grâce à la pandémie de COVID‑19, le ciel de la capitale du Népal s’est éclairci à tel point que les Katmandais voient de nouveau le mont Everest.

Entre 1980 et 2020, la chaîne la plus haute du monde a déjà perdu un quart de sa glace. Et le processus s’accélère : vers la fin des années 2010, sa vitesse avait doublé comparée à ce qu’elle était il y avait quarante ans.

Autre face du globe, même altitude absolue et surtout, même problème : Sur le Chimborazo et ailleurs dans les Andes, la fonte des glaciers est si importante qu’elle compromet dans un futur proche l’alimentation en eau potable de Lima (près de 9 millions d’habitants), San Francisco de Quito (2 millions d’habitants), Nuestra Señora de La Paz (1 million d’habitants), et beaucoup d’autres villes et villages.

En cause : le dérèglement climatique, comme dans d’autres régions de la cryosphère de notre planète Terre.

Notre pouvoir d’action

Nous pouvons facilement éviter environ 30 % du dérèglement climatique et les tortures commises dans les fermes-usines, les abattoirs, les couvoirs, les commerces et les ménages, simplement en arrêtant les aliments animaux.

https://www.brut.media/fr/news/l214-revele-des-images-d-agneaux-entasses-parfois-egorges-vivants-88a7094b-af41-4c5b-a029-d7238bef541a

Ce geste altruiste d’arrêter viande, poisson, œufs et produits laitiers est sans conséquences négatives pour notre santé, bien au contraire. Mais cet effet sanitaire bénéfique est seulement notre récompense personnelle. Plus globalement, végétaliser notre alimentation est le moyen le plus efficace, à notre niveau, de retarder l’effondrement de notre civilisation.

Série L’Effondrement, épisode 8 : L’émission — Ce lecteur démarre au début de l’interview du scientifique (distribution). Rembobinez s.v.p. pour voir aussi l’infiltration du scientifique sur le plateau de télévision.

Extrait 09:57–10:21 :

Scientifique : « Effectivement, je me suis rendu au Vatican, j’ai essayé de rencontrer le Pape pour… »
Invitée : « Vous avez voulu convertir l’Église [bafouille] pardon : Vous avez voulu convertir l’Église au végétarisme. »
Public : [rires]
Voix : « C’est clair. »
Scientifique : « Arrêter notre consommation de viande serait à mon sens un moyen rapide et efficace d’agir pour le climat, oui. »
Animateur : « Alors quel est le rapport avec la religion ! »
Scientifique : « Ah ben il est évident : la religion c’est le dernier organe mondial d’influence qui soit capable de compenser le fait que ni les médias, ni les politiques n’aient su prendre leurs responsabilités. »

Cette recommandation d’arrêter la viande (mais aussi les produits laitiers) correspond à l’état actuel de la science. Pour en savoir plus sur le sujet : l’adresse sunsite.fr redirige vers une page dédiée à l’éconutrition.

« La crise climatique et écologique n’est plus résoluble au sein des systèmes politiques et économiques actuels. Ce n’est pas une opinion, c’est une question de mathématiques. » — Greta Thunberg

Daniel Tanuro, ingénieur agronome et essayiste, est d’accord avec Greta Thunberg. Il était l’invité du 23h de franceinfo mercredi 24 juin 2020, en liaison vidéo avec Patricia Loison, journaliste chez France Télévisions :

L’ampleur des réductions des émissions de CO₂ qui doit être réalisée par les pays développés, dont la France, à l’horizon 2030, ne s’accommode pas d’un business as usual, d’une continuation de la croissance du produit intérieur brut. Selon les chiffres du GIEC, il faut réduire les émissions de 65 % d’ici 2030 dans les pays développés ; c’est une réduction qui est vertigineuse quand on sait que 80 % des émissions de CO₂ viennent de la combustion des combustibles fossiles, et que ces combustibles fossiles couvrent 80 % des besoins énergétiques de l’humanité au niveau global.

Donc il n’y a pas moyen d’équilibrer l’équation climatique si on ne produit pas radicalement moins, si on ne transporte pas radicalement moins, et pour que cela se fasse dans la justice sociale, il est indispensable de partager davantage, en particulier partager les richesses, et partager le travail nécessaire. que tout le monde ait un job.

[…]

Je ne veux pas dire que la situation n’est pas grave. Elle est gravissime. Et ceux et celles qui nient cette gravité sont soit fous, soit inconscients, soit criminels.

Et il faut dire la vérité : Nous sommes au bord d’une catastrophe d’une ampleur que nous ne pouvons même pas imaginer, bien plus grave que la catastrophe de la pandémie. Mais en même temps, si on ne veut pas être fasciné ou sidéré par cette perspective qui est véritablement terrifiante, il faut dire la vérité. Et la vérité, c’est que, comme l’a dit Greta Thunberg, dans le cadre du système actuel, parce qu’il est productiviste et consumériste par nature, il n’y a pas de solution.

Et donc plutôt que de se laisser fasciner par les chiffres, par la gravité de la situation etc., il faut se retrousser les manches et lutter pour faire reculer le système économique et politique qui est responsable de cette situation, et si possible, pour l’abattre. Et ce système porte un nom : c’est le capitalisme ☺

Daniel Tanuro, répondant aux questions de Patricia Loison dans Le 23 heures de franceinfo du mercredi 24 juin 2020

Les chiffres de 80 % et de 30 % ne sont pas en contradiction. Les 30 % incluent les énergies fossiles consommées pour les cultures fourragères, dans les élevages et pendant les transports, mais aussi l’impact de la déforestation actuelle, et de la reforestation. L’objectif est de contenir la hausse des températures en-dessous de 1,5 °C. Pour atteindre cet objectif, il est indispensable de végétaliser immédiatement notre alimentation et d’éviter toute consommation d’énergies fossiles.

Retrouvez l’expertise de Daniel Tanuro dans son livre Trop tard pour être pessimistes ! Écosocialisme ou effondrement (Textuel, collection Petite encyclopédie critique, 10/06/2020).

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